Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/131

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avoir le tact de refuser l’invitation qu’on vous a faite.

ROUCHARD.

Ma pauvre Lolette, en voilà de grands airs avec moi ! Je suis content, je vous jure, de vous savoir heureuse, en pleine forme, et partie pour la grande envolée… Il ne faut pas m’en vouloir d’être venu le constater ici… Mais, je ne reviendrai plus, si cela vous est désagréable.

LOLETTE.

Oui.

ROUCHARD.

Ahl Loulou, pourquoi ce ton ? Nous nous sommes trop aimés, j’ai été trop le petit papa, comme tu disais…

LOLETTE, (l’interrompant avec un retrait.)

Je vous en prie, monsieur.

ROUCHARD.

Allons, allons, ne vous cabrez pas… Il ne subsiste rien en nous de notre passé, mais tout de même, de mon côté, il y a encore… Oh ! plus le moindre amour… mais quelque chose qui est comme le désir, oui, le vrai désir de savoir heureuse dans la vie cette enfant-là… cette gosseline de l’avenue Frochot… que j’ai élevée… avec beaucoup de tendresse. Allons, allons, entendu, on n’en reparlera plus jamais… mais ça devait se dire, n’est-ce pas ?… parce que, des fois, depuis tant d’années, vous auriez pu croire juste le contraire… et ce ne serait pas vrai !… Soyez heureuse, ma petite Loulou, autant que vous pourrez… C’est de