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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/206

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de revolver… tes nuits de fièvre… je t’ai suivie jour à jour ! Malheureuse !…

LOLETTE.

Non ! tu ne sais pas, tu ne peux pas savoir ! Personne !… Ce que je suis devenue, mon pauvre vieux ! ce que je suis devenue !… Les misérables !…

ROUCHARD.

J’ai vu ces jours-ci ta cousine, Marie Grillou, à qui je continue à donner quelques vieilles nippes comme de ton temps… J’ai tout su en détail !… et j’en sais même plus que toi peut-être !… Quand j’ai appris tout ça, j’ai eu une grande émotion, tu penses. On ne te l’a pas dit, naturellement, j’en avais donné l’ordre, mais je venais tous les jours prendre de tes nouvelles ici.

LOLETTE.

Ah ! tu as toujours été bon, toi !…

ROUCHARD.

Ce n’est pas ça, ce n’est pas ça… seulement, tu as eu beau me quitter, me faire le plus grand chagrin que j’aie jamais éprouvé… il y a les souvenirs, n’est-ce pas ?… Ça remue… ça s’agite à la moindre tatouille… C’était ma gosseline à moi, tout de même, pas vrai ?… Alors, figure-toi, j’étais là encore tout à l’heure dans le bureau du médecin-directeur, je causais, quand je vois s’en aller Bernier. Je n’ai fait ni une ni deux… Il fallait que je t’embrasse.

LOLETTE.

Ah, t’étais le meilleur de tous ceux que j’ai connus et j’ai été si mauvaise avec toi !…