Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/251

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CHARLOTTE.

Non, rien, rien…

(Il l’attire et l’embrasse.)
ARTANEZZO.

Tu pleures ? Pourquoi ?

CHARLOTTE.

Je pleure ? Je ne m’en aperçois même pas.

ARTANEZZO.

À quel propos ?

CHARLOTTE.

Je ne sais pas. Je pleure sur moi, sans doute, je pleure de vous aimer et d’être heureuse.

ARTANEZZO.

Ce n’est que ça !… Je parie que tu ne m’as pas vu passer ; tout à l’heure, pendant que tu étais là avec ton mari.

CHARLOTTE.

Si je ne vous ai pas vu ! Oh ! j’ai eu vite fait de distinguer votre visage de portrait espagnol éclairé en dessous par le feu de la cigarette… vous faisiez exprès de fumer fort pour vous éclairer la figure, n’est-ce pas ?

ARTANEZZO.

On ne peut rien te cacher… L’important c’est de savoir si tu viendras encore cette nuit dans ma chambre.