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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/266

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CHARLOTTE.

Non, non, et non !… Adieu !… Mais, qu’as-tu ? Tu es dans un état de colère ?

ARTANEZZO.

Ah ! Il y a de quoi ! C’est bien ma veine !

CHARLOTTE.

Mais, qu’est-ce que tu as, pour être ainsi contrarié ? Charles ! Tu me caches quelque chose…

ARTANEZZO.

Eh bien, oui ! Tu m’aimes, tu me demandes de prendre part à mes chagrins et c’est si bon, un confident ! Oui, j’ai les plus grands ennuis… Mon père est toujours très généreux avec moi… Il m’envoie une pension régulière… de temps en temps, je la dépasse, et, maintenant, voilà qu’il ne veut plus entendre parler d’autres subsides que du chèque que je touche tous les trois mois au Crédit Lyonnais. Je toucherai dans un mois à peu près. Alors je serai assez riche pour faire face à toutes mes petites dettes. Mais, d’ici là… Cette perte d’hier m’ennuie énormément ; ma note d’hôtel de la saison est en souffrance et l’on me regarde déjà d’un œil suspect. C’est idiot, mais c’est comme ça… Oh ! Le monde des hôtels ! Je me suis adressé au bijoutier, celui auquel j’ai commandé la broche. Il m’avait déjà avancé quelques fonds… Maintenant, il ne marche plus. Je lui ai demandé les vingt-cinq louis nécessaires pour prendre une main sérieuse, eh bien, non ! il est là, dans la salle, il me les a