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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/307

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Scène VI


CHARLOTTE, seule

Charlotte reste seule et regarde la porte.
CHARLOTTE, (secouant la tête.)

Non ! Le temps que la porte s’ouvre, que je rencontre ses yeux… Et puis, je monterai là-haut, dans ma chambre… et ce sera fini… je n’ai pas une heure à vivre… (Elle colle son oreille à la porte.) Que c’est long. Mon Dieu !… que c’est long !… Mon Dieu !… Ah ! voilà… (Un temps.) Pas encore (On entend tout d’un coup un claquement. Elle se précipite à l’avant-scène en reculant. Un silence.) C’est une porte qui a claqué dans la maison… Que faire !… Qu’est-ce qu’il m’a dit, l’autre ?… Ahl oui… donner le change… oui… qu’il m’entende !… qu’il m’entende à travers la cloison… (Elle va au piano et se met à jouer furieusement un air très gai. Elle s’interrompt.) Je ne peux plus !… Je ne peux plus… Que c’est long !… Que c’est long !… L’attente à ce point n’est pas supportable. Allons, Charlotte, tout à l’heure, ce sera fini, fini…

(Elle pousse un cri étouffé. La porte vient de s’ouvrir brusquement. Elle se précipite dans un angle de la pièce, collée au mur.)