Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/328

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHARLOTTE.

Ah ! ça non, par exemple !… J’en suis sûre !… C’est une chose finie à tout jamais ! Je ne reverrai jamais cet homme de ma vie !

JEANNETIER.

C’est pourtant lui que vous courez défendre !…

CHARLOTTE.

Je vous expliquerai, Frédéric… Voyez-vous, ce n’est pas tout à fait l’abomination à laquelle nous avions cru, Dieu merci. Je suis tombée un peu moins ignominieusement que nous l’avions pensé. Vous demandez ce que je vais défendre ?… cet homme… oui… oui… c’est possible, mais quelque chose de plus important, Frédéric… quelque chose qui fait qu’au sortir de cette horreur sans nom, je revis un peu, je respire quelque chose qui n’était pas complètement anéanti, tout de même, puisque dans ce désastre j’en retrouve une pauvre petite parcelle…

JEANNETIER.

Quoi ?

CHARLOTTE.

Mais… (Elle relève fièrement la tête.) l’honneur de ma faute… Courons sauver ce qu’il en reste et que le cauchemar soit fini !… fini !… fini !…


RIDEAU