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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/335

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CHARLOTTE.

Eh bien, alors, en quoi est-il nécessaire de m’appeler ?

PARIZOT.

Ah ! il y a ce que je vous ai dit, le bijoutier… le bijoutier se fonde, pour vous rendre responsable, vous entraîner, sur la bague que Monsieur Artanezzo, prétend-il, lui a remise de votre part (ce qui est exact d’ailleurs), et qui ne pouvait pas lui avoir été remise sans votre consentement. Sur cette bague, il a avancé deux sommes différentes, équivalentes à la valeur du bijou, trois mille francs. Il a gardé ensuite le diamant en payement, et il assure que les quinze mille francs d’emprunt qui ont suivi, il ne les a consentis que parce que la première garantie de votre bague l’avait mis en confiance, et parce qu’il croyait que les emprunts étaient réellement continués par Monsieur Artanezzo en votre nom.

CHARLOTTE.

Oh ! je suis fixée sur le rôle de ce bijoutier ! Ils sont plus d’un, paraît-il, dans les villes d’eaux, à Monte-Carlo et ailleurs, prêts à fondre sur des victimes désignées… Mais pourquoi l’affaire se juge-t-elle à Paris ?

PARIZOT.

Parce que Herschenn ne va à Luchon, comme ses congénères, que pour faire ses petits trafics en été… Le reste du temps, c’est un honorable bijoutier pour cocottes, à Paris, et c’est à Paris qu’eurent lieu, d’ailleurs, ses entrevues avec Monsieur Artanezzo.