Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/387

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LE PRÉFET.

Mon cher, vous êtes candidat officiel, vous êtes le candidat du gouvernement. Il n’y a pas à dire, il faut absolument prier n’importe qui, l’instituteur, par exemple, de faire tout de suite une note qui paraîtra demain matin dans le Républicain des Alpes Maritimes.

FÉRIOUL.

Mais à quoi cela servira-t-il ?… Vous ajoutez de l’importance à ces basses calomnies ?

LE PRÉFET.

Mon cher conseiller, je n’en doute pas, ce sont des calomnies, nous y sommes habitués en ces temps d’élection. Mais je viens d’apprendre quelque chose d’extrêmement ennuyeux. Demain, à la réunion des délégués sénatoriaux où il faudra que vous preniez, la parole, Monsieur Escarcasset, le candidat réactionnaire, a l’intention de soulever un incident… je vous en avertis. Vous allez être vilipendé, traîné dans la boue, peut-être…

FÉRIOUL.

Si ça les amuse…

LE PRÉFET.

Mon cher conseiller, faisons attention, faisons attention. Pour Escarcasset, c’est un appoint considérable s’il y a un scandale… ou motif à scandale, je veux dire, songez… songez quel bénéfice pour la réaction. Votre parti marche derrière vous… Il n’y a pas à se faire d’illusion… Le pays est autant réactionnaire que républicain.