Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/92

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des bottines à bec de canard… mais pas de velours… et j’étais bien ce que je suis, tout de même… Il me semble me rappeler du moins.

GRÉVILLE.

C’est de votre portrait du Pape que datent vos premiers grands succès féminins… Ah ! vous avez eu une idée géniale d’aller à Rome… C’est égal, j’aurais voulu voir Madame Bernier au Vatican !

LOLETTE.

J’étais épatante de sérieux, pas ?

GRÉVILLE.

Est-ce vrai ce qu’on m’a dit, qu’elle était tellement troublée qu’elle répétait obstinément au Pape : « Merci, saint-siège, merci, saint-siège » ?

BERNIER.

Elle n’est pas trop protocolaire !

LOLETTE.

J’étais très à mon aise et pas épatée du tout !

BERNIER.

D’abord, rien ne la renverse. Cet été, je lui ai montré la Grande Ourse, elle m’a dit : « Alors, c’est ça la Grande Ourse dont on parle tant ? » et elle a ajouté : « Eh bien, ça n’a rien de si extraordinaire ! »

MADAME GARZIN, (montrant un grand chevalet à gauche, avec une toile retournée contre le mur.)

Et là… c’est le chef-d’œuvre en train retourné ?

BERNIER.

Oui, le portrait de la princesse de Chabran.