Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/104

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Monsieur Armaury enlevant ma sœur !… j’avoue que je ne vois pas bien ça…

FANNY, (l’invitant à parler plus bas, montrant du doigt la porte du salon d’attente.)

Chut !…

GASTON.

La meilleure preuve du peu de créance que j’ai ajouté à la missive n’est-elle pas dans la simplicité avec laquelle je vous mets au courant ?

FANNY.

Je ne vous en remercie même pas.

GASTON.

Est-ce un reproche ? Voyons, qu’eussiez-vous fait à ma place ?

FANNY.

Mais je crois, je suis sûre que je ne serais même pas venue…

GASTON.

C’est ce que je comptais faire, n’était qu’il y a toujours dans la vie des coïncidences bébêtes… ce qui explique d’ailleurs largement les erreurs judiciaires ! Oui, figurez-vous que ma petite sœur est allée faire ses adieux aujourd’hui même aux environs de Paris, à l’abbé Roux… vous savez, notre ancien précepteur ?

FANNY.

Oui, oui… Je suis au courant…

GASTON.

Vous savez alors que Dianette est souffrante depuis plusieurs jours, et que mes parents, sur le conseil des médecins, ont eu l’idée de l’envoyer faire une cure d’air de quelques semaines… Eh