Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/122

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interlocuteur, et je pense que ce sera le frère lui-même, il ne se portera à aucune extrémité. La franchise de mon attitude présente, je l’espère, et la hâte que j’ai de justifier mon acte, par des paroles décisives et ardentes, tout cela les apaisera ! Néanmoins, il faut prévoir, comme vous dites… Écoutez… s’il arrivait un malheur, si la colère armait le bras d’un homme… voici une lettre pour Dianette… Vous la lui remettriez avec les ménagements les plus grands… Non, non, ne dites pas un mot, mon cher ami… laissez-moi poursuivre… L’autre est adressée à mon notaire… Vous la lui remettriez plus tard.

LE SECRÉTAIRE.

Monsieur Armaury, je n’aurai pas de si funèbre commission à faire, et c’est, tout à l’heure, au Savoy, à vous-même, que je remettrai les deux plis. Nous aurons un singulier plaisir à les brûler dans un bon feu de bois… Tenez !…

(La porte de droite s’ouvre. L’abbé Roux entre.)


Scène II


ARMAURY, LE SECRÉTAIRE, L’ABBÉ ROUX

L’ABBÉ, (se présentant.)

Monsieur l’abbé Roux.

ARMAURY.

Vous, Monsieur l’abbé ? Je me souviens de vous avoir rencontré chez les Charance, en effet… Êtes-vous seul ?

L’ABBÉ.

Que vous importe. Monsieur ?… C’est moi qui ai sollicité de vous un entretien.