Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/147

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FANNY.

… aller jusqu’à cette abnégation. Ça deviendrait de la bêtise. Je n’ai pas ce sublime-là dans mon cœur !… Douleur, résignation, soit ! Mais pas ce petit marché !

DE CHARANCE.

Nous n’insistons pas… Je lançais d’ailleurs cette proposition comme une dernière bouée de sauvetage… à tout hasard !

GASTON, (insistant.)

Cependant, père, il ne dépendrait que de nous…

FANNY, (agacée.)

Jamais ! jamais, vous entendez, et quand je dis quelque chose… je le tiens, jeune homme !

GASTON, (se levant avec rage.)

Alors, pas de réparation possible, pas de duel… rien… C’est bon ! Je sais ce qu’il me reste à faire…

FANNY.

Hein ?

GASTON.

Puisque ce lâche refuse jusqu’à mes témoins, jusqu’à nos entrevues, fuit comme un pleutre, se dérobe avec la dernière des bassesses, eh bien, moi, je te jure, père, que nous aurons la réparation voulue. Notre honneur sera vengé…

FANNY.

Qu’est-ce que vous venez de dire, vous ? Répétez, répétez…

DE CHARANCE.

Voyons, Gaston, du calme. Nous n’avons plus rien à faire ici. Viens marcher dehors, mets ton chapeau et allons-nous-en…