Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/149

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à la fin !… Votre honneur, votre honneur ! Sa faute ! Son crime ! Il n’est jamais question que de mon mari. Mais, votre sœur, à la fin, si on en parlait un peu… Il serait temps ! Nous sommes tous là, affalés, à pleurer, autour de sa virginité perdue, comme s’il s’agissait d’un deuil national !… Si mineure qu’elle soit, on ne viole pas une femme sans son consentement…

DE CHARANCE.

Madame, ce ton de votre part est inadmissible…

GASTON.

Ma sœur était la plus respectable et la plus respectée des jeunes filles…

FANNY.

Allons, allons, des choses qu’on dit !… Cela n’empêche pas que je l’ai vue, de mes propres yeux vue, à Dinard, à Paris, frotter ses jupes après lui… C’était scandaleux !…

DE CHARANCE.

Madame, encore une fois, je ne tolérerai pas ce langage.

FANNY.

Oh ! tolérez ou ne tolérez pas, je dirai ce que j’ai sur le cœur, à la fin ! J’éclate ! Rappelez-vous les jolies lettres de cette petite. Une innocente !… Elle est bien bonne ! Mais c’est elle qui courait après lui et qui sait si, dans toute cette histoire, ce n’est pas mon mari qui a été le naïf ? C’est d’elle que vient notre malheur à tous, et il faudrait encore peut-être que je divorce pour lui faire plaisir !…

DE CHARANCE.

Je ne vous ai rien demandé, Madame, vous détournez le sens de mes paroles, et, en tout cas, je