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LA VIERGE FOLLE




La Vierge Folle touche à ce grand sujet : la responsabilité de l’amour. Il y a le cas de l’homme marié qui, emporté par la crise passionnelle, a défloré une jeune fille. Tout ce qui gravite autour des conséquences de cet acte est examiné. Pourtant, partie de ce cas particulier, l’idée, je l’espère du moins (et j’ose espérer que le public suppléera aux lacunes), l’idée s’agrandit. Si ce n’était trop présumer de moi-même, et si, je le répète, il n’était parfaitement insupportable d’écouter l’auteur se définir, même quand il y est invité, j’avouerais que j’ai conçu une petite histoire qui voudrait être un peu comme la course du flambeau de l’amour : le mari défendant sa proie nouvelle et la femme légitime défendant son mari.

Et j’ai voulu que de cette étreinte, de mes pauvres héros malgré eux, sans qu’ils le sachent, sans qu’ils en perçoivent même la beauté, jaillisse l’instinct de l’amour, le pur instinct, fait de générosité, d’abnégation et de sincérité suprême, qui est bien la vertu la plus belle, et qui fait qu’au-dessus