Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/161

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ARMAURY.

Quoi ?

DIANE.

Oui, il me citait la parabole de l’Évangile ; le banquet des vierges folles et des vierges sages… tu sais ?

(Elle craque une allumette.)
ARMAURY.

Oh ! l’Évangile et moi…

DIANE.

Si, tu sais… (Elle cherche dans son souvenir.) les vierges folles qui ont usé imprudemment toute l’huile de leur lampe, et qui, pour cela, ne seront pas invitées au banquet et ne verront pas la face de l’époux… (Elle allume la veilleuse.) Et puis, ça finit par une phrase terrible : « Veillez, car vous ne savez ni le jour ni l’heure… »

(Elle souffle l’allumette. Silence.)
ARMAURY, (riant.)

Eh bien, j’espère que nous avons une conversation excitante ! S’il n’était pas si tard dans la nuit, je nous ferais monter un souper avec des boissons voluptueuses pour nous dégourdir… (Il l’embrasse, l’étreint.) Va, ma chère beauté, tu peux t’en rapporter à moi… Je suis ton gardien robuste et vigilant.

(On frappe à la porte.)
DIANE.

Tiens ! À cette heure-ci… qu’est-ce que ça peut bien être ?

ARMAURY.

Je vais voir. (Il va à la porte. Elle veut le retenir.) Qui est là ?