Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/176

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

baissant le revolver avec un éclat de rire et de rage.) C’est admirable !… Toutes les deux ! Toutes les deux sur votre poitrine !… C’est là qu’elles se rencontrent !

ARMAURY, (écartant énergiquement les deux femmes et se présentant face à lui.)

Ne blasphémez pas, Monsieur… Leur geste est plus beau que le vôtre !

DIANE, (criant et s’interposant.)

Gaston ! veux-tu finir !… Gaston, en voilà assez !… Pose ce revolver !… Quand tu l’auras posé je parlerai. (Elle désigne une table au fond.) Sur ce meuble… là… Je veux parler… Qu’on m’écoute !

GASTON.

Soit ! J’obéis…

(Il dépose l’arme, mais à une distance assez proche de lui, pour surveiller qu’on ne s’en empare pas.)
DIANE, (essayant de le prendre à part.)

Viens par ici, loin de la table…

GASTON.

Que vas-tu me dire ? Que tu es décidée à revenir chez nous ?

DIANE.

Je veux te dire que tu es abominable… Je ne sais comment qualifier ta conduite…

GASTON.

Et moi, je sais trop comment qualifier la tienne…

DIANE.

Un frère et une sœur en arriver là !…

GASTON, (haut, refusant l’aparté.)

Ce n’est pas à toi que j’en ai, c’est à ton amant. Qu’il te laisse partir, qu’il te rende à nous, j’abandonnerai toute idée de vengeance… sinon…