Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/217

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ELLE.


Faut-il que vous teniez à ces reliques pour
les porter toujours sur vous ?

LUI.


les porter toujours sur vous ?Oh ! non, pas toujours !…
C’est un hasard.

ELLE.


C’est un hasard.Vous n’y tenez pas ?

LUI.


C’est un hasard. Vous n’y tenez pas ?Nullement.

ELLE.


Parions que vous ne brûlez pas celle-ci ?

LUI.


Voyez.

(Il fait flamber une allumette, il va brûler la lettre. L’Ombre, furtive, se penche et souffle la flamme qui s’éteint.)


Voyez.L’épreuve du feu n’a pas réussi
mon pauvre ami…

LUI.


mon pauvre ami…Le courant d’air…

ELLE.


mon pauvre ami… Le courant d’air…Le tremblement
de votre main… N’importe ! arrêtons ce jeu-là ;
il est vilain. Remettez ceci à sa place.

(Elle lui tend avec gravité la lettre et s’éloigne.)