Aller au contenu

Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/237

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Va, j’égale en saveur tous les bonheurs terrestres,
et ceux qui sont finis sont toujours les plus beaux !
Viens-t’en, mon pauvre amant… Tu vois bien, que veux-tu ?
je te l’avais bien dit, encore un soir perdu !
On ne se défait pas si vite ni si tôt
De mes rayons. L’éternité m’a revêtue…
Mais que je t’en promets des songes bien meilleurs !
Tu verras, viens-nous-en, viens respirer la nuit,
avant de t’endormir lourdement sur mon cœur…
Partons ainsi… glissons à deux… pas vus… sans bruit…
Chut !… va devant… Prends garde aux marches, mon chéri…
L’amour, vois-tu, l’amour…

(Ils ont monté les marches, soulevé la tapisserie, leur couple ensorcelé disparaît par la galerie ouverte pendant que, sans se retourner, la femme continue de pleurer sous la lampe.)