Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/89

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ma chère petite femme-enfant, tout ce qui se tramera de mauvais autour de nous… Je serai toujours là, devant toi et, tandis que ces gens vont crier : « La malheureuse ! » je veux que tu me donnes dans un baiser, le démenti définitif… tu verras, tu verras ! Écoute… l’auto… l’auto qui doit nous prendre !

DIANE.

Enfin !

(Ils se lèvent d’un bond.)
ARMAURY, (allant à la fenêtre.)

Voilà, elle s’arrête devant la porte… l’auto de la liberté ! Viens voir… la porte cochère s’ouvre… Tiens, non, pas encore… c’est un taxi… (Il pousse un cri d’angoisse.) Ah ! Dianette ! regarde… non, ne regarde pas… éloigne-toi…

DIANE.

Qu’est-ce qu’il y a ! (Elle s’est approchée cependant derrière le rideau.) Pourquoi vient-elle ?

ARMAURY.

Je n’en sais rien, ne t’effraye pas.

DIANE.

Vient-elle quelquefois dans la journée ?…

ARMAURY.

Oui, quelquefois, mais elle n’avait aucune raison particulière de venir aujourd’hui.

DIANE.

Marcel, Marcel, que se passe-t-il ?

ARMAURY.

Mais, rien, ma chérie. Comment veux-tu qu’elle soupçonne ce rendez-vous invraisemblable ?…