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Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 7, 1922.djvu/149

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PHILIPPE.

Eh bien, moi, je reconstitue. À la façon dont elle vient de prononcer ces quelques mots, j’ai compris tout à coup. Cette femme distinguée et raffinée est à la fois la femme du plaisir vulgaire et subtil. On trouve, chez de jeunes êtres trop libres, cette requête aux baisers des hommes !

MADAME DE MARLIEW.

Mais vous, Monsieur, en admettant qu’une mère confiante manque de perspicacité ou de surveillance, vous vous en seriez aperçu ! Vous n’auriez pas éprouvé cette impression de pureté indubitable !

PHILIPPE.

Ah ! moi, c’est différent ! Je l’aimais !…

MADAME DE MARLIEW.

Une enfant si exceptionnellement douée, si royalement délicate… elle si raffinée dans ses moindres désirs !

PHILIPPE.

Il y a dans le raffinement des détours de cette sorte ! Ah !… un tel monstre est rayé de ma vie et de mon souvenir à tout jamais !… Je garderai de ce galvaudage, je vous prie de le croire, un souvenir cuisant !… La belle anecdote à raconter !

MADAME DE MARLIEW.

Je ne vois qu’une explication plausible… Elle est navrante… mais c’est la seule !…

PHILIPPE.

Laquelle ?