il m’appartient de me contenir et, si je le puis, cela ne vaut-il pas mieux ? Ma colère et ma haine viennent de m’éclairer singulièrement sur moi-même. Puisque j’ai crié à ce point, c’est que, quelle que soit votre faute, ou votre aberration, mon amour et mon désir ne sont pas éteints… Pourquoi le seraient-ils, d’ailleurs ?… Il nous reste une issue, une solution. Si vous voulez que votre folie ne nous sépare pas et nous laisse quelque espérance, soyons amant et maîtresse…
Qu’ai-je entendu ?… Est-ce vous qui me proposez cela ! Ah ! non, par exemple. Philippe ! Déchoir de ce pur amour et de cette altitude, jamais !
Vous avez déchu singulièrement plus, me semble-t-il !
Mais pas avec vous !… N’entraînez pas cet amour-là dans ma chute !… Nous avons été trop haut tous les deux ! Il faut que j’aie le bénéfice de mon crime (Avec force.), car c’est un crime, et monstrueux encore ! Si le mépris et le dégoût ne sont pas assez maîtres de vous pour vous chasser à l’instant même, je suis rassurée (Tristement.), vous vous retrouverez bientôt ! demain !… c’est fatal. Un reste d’amour, voilà ce qui vous ramène ici. Votre maîtresse, dans ces conditions-là ! Ah ! mon ami, vous rendez-vous compte de ce que vous me proposez… dans quelle boue tomberait cet amour et quel avenir lui serait réservé ? Adieu, adieu… Encore une fois, toute mon estime de vous proteste, tout mon instinct aussi, et, en me le pro-