Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/111

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RAYMOND.

Ce que j’en dis, ce n’est pas pour Rantz, qui n’est pas mon patron… c’est pour ta mère et toi… Sans quoi !… (Avec un mauvais sourire.) s’il lui arrivait un embêtement de ce genre… eh bien, je connais quelqu’un qui serait enchanté.

MAURICE.

Tu lui en veux donc ?

RAYMOND.

Peut-être…

MAURICE.

Qu’est-ce qu’il t’a fait ?

RAYMOND, (mettant son chapeau sur l’oreille.)

Ce qu’il m’a fait ?… Un jour, à dîner, il a dit tout haut devant moi : • Un tel… il a une âme de domestique ! »

MAURICE, (riant.)

Ça ne rate jamais !

RAYMOND.

Tu comprends, hein ?

MAURICE.

Je comprends !

RAYMOND, (sur le pas de la porte.)

C’est tout de même rigolo de penser que, pendant ce temps, il tire la République du pétrin…

MAURICE.

Parbleu !

RAYMOND, (sort, puis passe la tête.)

Mais, pense à ce que ce serait encore plus rigolo, si ç’avait été sa femme !…