Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/187

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aller pour un grand voyage sans rien qui lui appartienne. Si je mourais, je ne veux pas qu’il y ait à mon cou les bijoux qu’il m’a donnés. Je m’en irai sans plus rien de lui (Elle s’attarde à la bague qu’elle a au doigt.) Le souvenir aussi, tout, c’est fini. (La porte s’ouvre. Adrien et Augustine entrent.) Un autre… Oh ! quelle insulte… Il me fait chasser à l’heure où je viens pour… Oh ! le lâche, le lâche… Eh ! bien non, non, je ne m’en irai pas, je vous défie, mauvais chiens… Je le verrai, je ne veux pas mourir sans le voir… Paul, tu m’ouvriras.

FRANÇOIS.

Allons, Madame.

LIANE.

Ah ! ne m’empêchez pas de passer. D’abord je suis ici chez moi. Je ferai ce que je veux.

FRANÇOIS.

Je vous en prie Madame.

LIANE.

Ne m’approchez pas… Je vous défends.

FRANÇOIS, (appelant à voix basse.)

Adrien… Augustine.



Scène VIII


Les Mêmes, AUGUSTINE, ADRIEN

(Adrien et Augustine entrent précipitamment et s’arrêtent sur le seuil.)
LIANE.

Vous ne vous sentez pas de taille. Il vous faut du renfort, toute la meute ! mais je deviens folle,