Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/199

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MAURICE.

Et de bon cœur encore !

RANTZ.

Et vous avez la naïveté de croire, de penser que vous allez m’extorquer un contrat de mariage par cette scélératesse !… Vous m’avez l’air doué, jeune gouape, d’un petit sens moral plutôt falot… mais qui se porte bien tout de même ! (Brusquement.) Filez vite à votre besogne, et plus vite que ça. Allez, allez, allez !

(Il va à la porte. On voit qu’il va le jeter dehors.)
MAURICE.

Je reconnais que ce n’est pas très glorieux ; mais ce que vous avez fait autrefois était-il beaucoup plus beau ?

(Il montre la poche où il a mis les papiers.)
RANTZ.

Ah çà ! voulez-vous déguerpir ! Allez rejoindre votre clique et vos pareils. Cette histoire a assez duré ! Hop !… Dehors !

(Ils parlent et gesticulent ensemble. Rantz a ouvert la porte.)
MAURICE.

Attendez, attendez. Minute !… Ce n’est pas fini, alors !… Oh ! c’est encore beaucoup plus drôle ! (Il s’appuie au bureau de Rantz, et, tranquillement, mais blême affreusement, sûr de son effet, sans même regarder son interlocuteur.) Écoutez bien ça… Votre fille…

(Il s’arrête.)
RANTZ, (referme la porte.)

Ma fille ?

(Alors Maurice retourne la tête vers lui, ricane et fait un geste gamin de la main.)