Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/216

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C’est une bonne grosse canaille, ce qui vaut encore mieux qu’une canaille tout court… Je serais enchanté de le revoir ! Dites-moi, Joséphine, n’oubliez pas de dire à Raymond de monter dans un quart d’heure, n’est-ce pas ?

JOSÉPHINE.

Certainement, Monsieur.

(Elle sort.)
LIANE, (lui apportant le thé.)

Ah ! les domestiques ! Quelle plaie ! Ils en auront joué un rôle dans notre existence ! Tantôt ils sont nos confidents, tantôt nos ennemis…

RANTZ.

Et à cinq minutes de différence.

LIANE.

Si tu avais vu l’autre jour leurs sales têtes, leur joie, quand ils m’ont flanquée dehors !… Ce François ! Moi qui ne lui ai fait que du bien.

RANTZ.

Est-ce qu’ils t’ont brutalisée, par hasard ? En tout cas, ils t’ont laissée bien libre, car j’ai trouvé par terre des débris incontestables de ta liberté !

LIANE, (riant, en prenant sa tasse de thé.)

Le pot blanc !

RANTZ.

Pourquoi ris-tu ?

LIANE.

Je ris maintenant, tu ne sais pas pourquoi ? Figure-toi que sur la tablette, dans ma colère, j’avais pris un grès noir, ton Delaherche…

RANTZ.

Il y est encore.