Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

MAURICE.

Même pas !… Ça leur est si égal ! Tâchons d’être heureux pour nous-mêmes, pour nous faire plaisir, et je vais le leur annoncer, ça ne va pas être long ! File, ne reste pas une seconde de plus ici.

ALINE.

Mon manchon.

MAURICE, le lui jetant au visage.

Voilà ton manchon, fous le camp ! Et en bas sur le trottoir, dans dix minutes je suis à toi et je t’embrasse !

ALINE.

Mais tu viens de le faire, et très bien.

MAURICE.

Pas du tout. Je ne t’ai pas encore embrassée. Ici, c’est pas possible… Dehors, je t’embrasserai pour la première fois.

ALINE.

Je suis fière de toi ! Tu es épatant !

MAURICE.

Je te l’ai dit, nous sommes des beaux.

ALINE.

Et ne te bile pas !…

MAURICE, avec un geste crâne.

On va essayer…

(Elle sort. Quand elle a disparu, il se dirige avec précipitation à la porte par où est sortie sa mère. Il va appeler « Maman ! »)