Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/283

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drait peut-être mieux que ta mère ne nous trouve pas attablés devant ses gâteaux et ses carafons.

HENRIETTE.

Mais voyons, Fernand !… Pourquoi pas ?… Vous n’êtes pas venus ici pour instrumenter. (Elle rit.) Porto blanc, n’est-ce pas ? (Sur le pas de la porte, elle se retourne.) À propos… j’ai envoyé le valet de chambre en course tout exprès. Alors, quand la femme de chambre apportera le plateau, je vous rappelle que c’est l’ancienne femme de chambre de maman. Il y a trente ans qu’elle est à son service…

ARNOULD, (entre les dents.)

La complice !

DARNIS ET ALLARD.

Oui, oui, compris…

HENRIETTE, (souriant.)

À tout à l’heure. Vous êtes des amours !…

(Elle sort par le fond,.)
MADAME DE CHEVRIGNY, (aussitôt.)

Quelle charmante enfant ! Et si nette, si propre ! Elle respire la franchise la plus absolue ! Ce serait vraiment dommage, avouez-le, que nous ne l’aidions pas à sortir d’une situation irrégulière, dont elle n’a été que trop souvent la victime.

DARNIS.

Et comme je comprends son désir de bourgeoisie régulière, en face de la bohème, même élégante, de sa mère !

MADAME DE CHEVRIGNY.

Par réaction, elle est devenue une petite femme