Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/303

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sieur le Président, maintenant que je les ai dites, je ne demande pas mieux que de les retirer… »

DARNIS, (reprenant son chapeau.)

Décidément, avec la meilleure volonté du monde. Vous êtes témoins ! On se moque de nous !

ARNOULD.

Nous sommes restés jusqu’à la limite du possible.

HONORINE, (bonne fille et maligne.)

Avouez un peu que vous ne l’avez pas volé… Et soyez les premiers à en rire !… Moi, je vous ai promis de ne pas me fâcher… (Elle leur enlève facétieusement leurs chapeaux des mains.) Chapeau ! Chapeau ! Si vous n’étiez pas venus en troupe comme une compagnie de perdreaux, je ne me serais même pas scandalisée !… Et puis… là, sérieusement… entre nous… mettez-vous à ma place… Je ne suis pas dure, mais vrai ! Vous n’avez pas un parti plus gai à m’offrir ?

(Ils paraissent soulagés et rassurés par le ton adouci et détendu que prend Honorine.)
DARNIS.

Si vous nous aviez laissé expliquer posément notre but, au lieu de nous dire des imbécillités pareilles, vous auriez vu que rien de notre démarche ne pouvait vous blesser.

ARNOULD.

Nous n’avions pas l’intention de t’imposer quoi que ce soit. Nous apportons des conseils, peut-être…

DARNIS.

Mais ce ne sont pas des ordres.