Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/336

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cheté physique qui fait que, lorsque je souffre trop, je me couche, je dors… et, quand je ne dormirai pas, je fumerai vingt boîtes de cigarettes, refeuilleterai toutes mes partitions. Ah ! tous les Petit Duc du monde y passeront ! (Émilie est entrée et apporte le peignoir.) Ça va… et mes babouches grises, les vieilles…

(En sortant, Émilie a donné l’électricité des lampes, la chaise longue sur laquelle s’est jetée Honorine est éclairée.)
MADAME DE CHEVRIGNY.

Dites-moi… dites-moi… mais vous ne manquerez pas à ma soirée samedi… j’espère.

HONORINE.

En plein. Ne comptez pas sur moi.

MADAME DE CHEVRIGNY.

Oh ! c’est impossible ! D’abord il faut vous distraire ! Ce sera excellent pour vous, et pour Henriette aussi.

HONORINE.

Elle et moi, nous allons être brouillées pendant des semaines.

MADAME DE CHEVRIGNY.

Justement, cela vous imposera une détente de quelques heures. C’est excellent pour toutes deux. Écoutez, je tiens à vous avoir… D’abord, c’est de la musique. Vous rencontrerez des amis…

HONORINE.

Les amis, je les ai assez vus !… Pour le restant de mes jours. Promettez-moi au moins des têtes que je n’aurai jamais vues.