Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 8, 1922.djvu/378

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JUSSIEUX.

Très pénible… oui… c’est assez affreux.

HENRIETTE.

Et elle, vous l’auriez reconnue, dans la rue ?

JUSSIEUX.

Écoutez, il vaut mieux que nous ne parlions pas de ces choses-là… Je l’ai retrouvée telle quelle, pas changée d’une ligne. Mais oui… puisque je vous vois !

HENRIETTE, (elle a pris l’éventail que lui a tendu Jussieux.)

Ça, c’est des blagues. D’abord, maman ne se coiffait pas comme moi.

JUSSIEUX.

Dame, la mode a peut-être changé !… On ne sait jamais ! Et puis elle ne se coiffait pas beaucoup, vous savez.

HENRIETTE.

Pardon. En tout cas, elle se coiffait pour aller chez le photographe… car, dans toutes les photos que j’ai vues, ses cheveux étaient relevés derrière.

JUSSIEUX.

Quelle horreur !… Vous portez un faux témoignage ! Moi, je jure que les cheveux retombaient sur les oreilles, avec une petite frange par devant…

HENRIETTE.

Ah ! oui, oui !… ah ! tout à coup… je vois ! un peu comme ça, tenez… attendez…

(Elle va à la glace qui est au-dessus de la vasque, elle pose l’éventail sur les azalées et elle défait ses cheveux.)