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rabinée… Veux-tu dire, en sortant, à la femme de chambre qu’elle monte se coucher. Je vais passer ma nuit ici.

MYRTILLE.

Tu vas te faire du mal, encore, à remuer les souvenirs !

LIANE.

Laisse, je n’en puis plus…

MYRTILLE.

Et donne-moi un coup de téléphone, demain, chérie bleue…

LIANE.

Oui, oui, entendu. (Myrtille l’embrasse trois, quatre fois, abondamment.) Ne cherche pas un mot de la fin, tu n’en trouverais pas… Amusez-vous, vous qui le pouvez… (Myrtille sort. Liane, qui l’a poussée jusqu’à la porte, éteint le lustre, tire les rideaux de la galerie puis va au secrétaire, allume une petite lampe et se précipite sur sa plume.) À nous deux !… (Elle s’installe. Elle écrit fiévreusement. On l’entend murmurer.) Ce n’est pas assez, ce n’est pas assez ! « Monsieur ! »… (Elle rejette la plume et mord son bracelet. Au bout de quelques secondes, la porte s’ouvre discrètement. Maurice entre sur la pointe des pieds. Elle sursaute. Elle a cru que c’était Rantz. Avec humeur.) Ah ! ce n’est que toi ! Qu’est-ce que tu fais ici ?… De quel droit ?…



Scène XI


LIANE, MAURICE

MAURICE, (interloqué.)

Je te demande pardon de te déranger. Ne fais pas attention. Raymond m’avait dit que tu étais