Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 9, 1922.djvu/23

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BLONDEL.

Environ.

BOUGUET.

Mais j’ai horreur de publier trop vite.

PÉLISSIER.

Oh ! toi, lorsqu’on entend dire que tu vas t’atteler à une question, c’est que tu as déjà résolu le problème aux trois quarts.

BOUGUET.

Non, mais, sous prétexte de prendre date, que de conclusions prématurées sont répandues chaque jour, n’est-ce pas ?… Enfin, maintenant, je crois pouvoir, sans aucune réticence, révéler le résultat que nous tenions si soigneusement caché, dans la crainte de nous avancer trop tôt. Et c’est lundi que je lirai, à l’Institut, la note que je puis qualifier d’officielle.

PÉLISSIER.

Quel retentissement elle va avoir !

BOUGUET.

Je n’ai plus qu’une crainte, celle dont je vous faisais part à déjeuner, que, si le fait nouveau s’ébruite ou se répand trop rapidement, le public ne se méprenne et n’appelle guérison du cancer ce qui n’est, à tout prendre, qu’un premier pas… définitif, je veux bien, mais seulement un premier pas.

PRAVIELLE.

Vous avez raison. C’est un besoin pour le public de découvrir des bienfaiteurs de l’humanité.

BONVALLET.

Et il se paie d’illusions…

PRAVIELLE.

Et puis, ton nom est aimé, ta personnalité trop célèbre, l’Institut que tu diriges trop populaire,