Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 9, 1922.djvu/286

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Tessier !… (Elle hoche la tête, réfléchit et évoque.) Vous croyez que cette femme-là quitterait définitivement Paris ?… Est-ce bien exact ?… Cela m’étonne. Il faudrait que ce fût une passion de sa part… bien puissante.

BOCQUET.

Je ne sais pas, Madame, si elle quitterait Paris définitivement… Pourquoi n’y reviendrait-elle pas, après tout ? C’est l’exil pour mon fils !… Pas pour elle. Elle le tiendra entre ses mains un temps, mais qui vous dit qu’elle ne l’abandonnera pas une fois que son caprice ou son intérêt auront été satisfaits ?

FRÉDÉRIQUE, (dans le même sentiment de songerie et d’évaluation mentale.)

Voyez-vous, plus j’y réfléchis, plus je doute qu’une intervention de ma part puisse empêcher quoi que ce soit… Au point où sont les choses !… Cette femme l’aime puisqu’en somme elle se compromet définitivement et brise sa vie, en partant avec lui… (Monsieur Bocquet fait un signe évasif.) Et l’autre, la malheureuse à laquelle il a donné son nom ?

BOCQUET.

Vit dans la plus complète sécurité.

MADAME BOCQUET.

Oh ! elle ne se doute de rien !

FRÉDÉRIQUE, (frappant sur ta table résolument.)

Donc, résumons… d’un côté la confiance la plus absolue, la droiture, l’honnêteté… je vois ! je vois !… de l’autre… (Elle se lève.) C’est tout,