Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 9, 1922.djvu/292

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FRÉDÉRIQUE.

Ça suffit bien, mon coco chéri. (Se tournant de loin vers sa mère.) Il a bonne mine, n’est-ce pas, ce petit ?… Et puis, il est si comique… C’est un comique au fond, vous savez !

(Elle essaie de rire, mais elle est blême. Thérèse arrive.)
FRÉDÉRIQUE.

Et toi, Thérèse, as-tu repassé ton cours d’histoire religieuse ce matin ? Ce n’était pas brillant hier…

THÉRÈSE.

Oui, j’ai repassé les Croisades.

FRÉDÉRIQUE, (de plus en plus fébrile.)

Et ton piano ? Mademoiselle Chassaing a été contente de toi ?

THÉRÈSE.

Avec elle on ne sait jamais !… Elle ne fait jamais un compliment.

FRÉDÉRIQUE.

Eh bien, puisque nous avons une minute, nous allons repasser les dates ensemble. Voyons si tu seras plus forte qu’hier.

(Elle s’assied sur l’x du devant de la scène.)
MADAME DESROYER, (debout, regardant et secouant une tête désolée.)

Frédérique ! Frédérique !

FRÉDÉRIQUE, (lui adresse un pâle sourire contracté.)

Un peu de palpitation… Ce n’est rien… Voyons, tu n’as pas ton livre là ?

THÉRÈSE.

Je vais le chercher.