Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 9, 1922.djvu/41

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toire, il lui a donné l’occasion de briller, d’en être… Ah ! elle a été jolie, la revanche !… Et c’est papa qui a été puni de sa faiblesse (car il n’y a décidément pas d’autre mot) et…

MADAME BOUGUET, (fronçant les sourcils et sur un ton sans réplique.)

Pour la dernière fois, pour la dernière, tu entends, je te défends de parler ainsi… tu ne dois pas te conduire vis-à-vis de tes parents comme une petite échappée de la Sorbonne.

(Silence.)
MARCELLE.

Je parle comme une fille très tendre et très respectueuse ; quand tu auras réfléchi, tu verras que la situation d’Edwige est véritablement impossible. Il faut lui trouver une fin. Il faut la caser.

MADAME BOUGUET.

Si tu le prends sur ce ton, à la bonne heure ! Admettons ! Mais encore ne pouvons-nous pas jeter à la rue, au bout de trois ans, une jeune fille à laquelle nous n’avons rien à reprocher, qui est ton amie la plus intime, que nous avons fait venir de Hongrie, en la détournant de son avenir normal, et que nous aurions eu tort d’encourager, si c’était pour l’abandonner de la sorte !…

MARCELLE.

Mais, maman. Je ne demande pas de l’éloigner de nous complètement, je propose un changement de situation.

MADAME BOUGUET.

C’est simple ! Comme ça, du jour au lendemain… Trouve ! Si tu as une idée… fais-m’en part.

MARCELLE.

Mais, le moyen est tout trouvé ; il est dans la