Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 9, 1922.djvu/50

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BOUGUET, (posant ses clichés et se retournant.)

Qu’est-ce que tu me racontes ?…

MADAME BOUGUET.

Il l’aime.

BOUGUET.

Qu’en sais-tu ?

MADAME BOUGUET.

C’est lui-même qui me l’a dit.

BOUGUET.

Ah ! bah ! il te l’a dit ?… c’est différent.

MADAME BOUGUET.

Oh ! j’ai l’air de ne m’apercevoir de rien. Et puis, tout de même, je suis une petite femme de ménage. Rien ne m’échappe de ce qui se passe chez moi.

BOUGUET.

Tiens ! tiens ! le cachottier. Et il l’épouserait ?

MADAME BOUGUET.

Puisqu’il l’aime !

BOUGUET.

Ce n’est pas toujours une raison !

MADAME BOUGUET.

Écoute, Laurent, s’il a une chance de réussite, il faut que nous nous employions à réaliser ce mariage… Il m’apparaît logique… Ce serait pour lui une femme charmante, et, pour elle, songe donc, quel avenir merveilleux !… quelle élévation subite !… Enfin… elle doit y penser elle-même depuis longtemps va, sans nous le dire et sans oser l’espérer.

BOUGUET.

Ah ! si tu es certaine que Blondel… mon Dieu, évidemment… c’est tout à fait le genre de femme