Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 1, 1922.djvu/113

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MARIA.

Vous n’êtes pas malade à ce point ?

Pourquoi parlez-vous de la sorte ?

ERVOANIK.

Je ne savais pas que j’étais malade

jusqu’à ce que je sois venu

à puiser de l’eau… pour votre ménage.

Et j’ai regardé dans la fontaine.

Et je suis rentré, vous souvenez-vous ?

en disant : voici l’eau que j’ai été prendre,

mais, au nom de Dieu, n’en buvez pas !

MARIA.

Taisez-vous, Yanik chéri, je me souviens !…

Et je me souviens aussi de vous avoir dit un jour

sur le seuil de la porte ouverte :

Que Dieu vous donne bon pardon

et à vos parents à la maison, bonne nouvelle !

ERVOANIK.

Hélas, si je voulais le dire,

je sais où j’ai été empoisonné.

C’est en buvant du vin dans le même verre

qu’une jeune fille que j’aimais…

MARIA.

La lépreuse ! ah ! tu vois ces mains,