Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 1, 1922.djvu/179

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calottes de voyage sur les yeux… Le vent hérisse leurs carricks… la bruine mouille leur cache-nez… Ils remonteront leurs montres en bâillant… Ils vont s’arranger pour la nuit… Marthe ! Marthe !… le port est déjà loin… Marthe ! la bruine est sur toute la mer !…

Ici, la nuit écœurante sent la suie et la pharmacie… ici, tout pue le foyer rance… Brise ces fioles, brise ces tasses !… Partir, partir !… loin des brumes phéniquées et de la nuit de houille… Ils sont loin, Marthe… là-bas… partir, partir !…

(Il est là, tendu, sur ses coudes, pendant que par la porte de la salle à manger on entend la voix du petit et de Grand’Mère alternant.)
GRAND’MÈRE.

Écris : Le jardinier a cueilli des fleurs… Le — jardinier — a — cueilli…


RIDEAU.