Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 3, 1922.djvu/293

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RICHARD.

Pour ma part, je suis fatigué.

IRÈNE, (sans hésiter.)

Bon. Georget m’accompagnera… (Elle le regarde dans les yeux.) si ça ne l’ennuie pas trop, tout de même, ce jeune homme !

GEORGET, (minaudant.)

Chère madame…

IRÈNE, (jette une fleur de son corsage en l’air, au plafond, comme ça, sans raison ; puis elle pirouette sur ses talons et se dirige vers la porte.)

Je vais mettre mon chapeau… Allons, bien !…

GEORGET.

Quoi ?

IRÈNE, (sur le pas de la porte, la main tendue.)

La pluie.

GEORGET.

Un nuage qui passe. Voyez, il y en a pour cinq minutes !…

IRÈNE.

Cinq minutes, cinq minutes !… Oh ! que c’est rageant !… J’avais une envie folle de sortir, de courir. Mes jambes se sont engourdies à travailler.

GEORGET.

Ça va passer… Attendons.

IRÈNE, (le regardant.)

Je ne peux pas supporter les déceptions.