Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 4, 1922.djvu/97

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MADAME GRILLAT.

Trois. Tenez, la vieille a écrit son nom sur un bout de papier.

GRÂCE, (lisant.)

Où sont-elles ?

MADAME GRILLAT.

Dans mon bureau, je crois… ou au bas de l’escalier. Attendez, je vais voir. (Montrant l’escalier.) Tenez, les voilà qui montent. Elles ont dû voir descendre le monsieur… Faut-il les empêcher de monter ?

(Elle repousse un peu la porte.)
GRÂCE.

Laissez-les, maintenant… laissez-nous… merci.

(Madame Grillat s’efface pour laisser le passage.)
MADAME GRILLAT.

De rien ! Mais voilà ce que c’est de s’aventurer dans des paroles qui ne sont pas à dire ! (Du dehors.) Voilà le 37, mesdames.

(Une dame assez âgée, importante, essoufflée, apparaît ; à sa droite et à sa gauche, deux filles : une grande de dix-huit à vingt ans, l’air nigaud ; l’autre, plus petite, les cheveux blonds nattés dans le dos. La dame s’est arrêtée sur le seuil ; les deux filles l’imitent. Un moment de silence où toutes se regardent. Grâce reste immobile dans la pièce et ne bouge pas. La grande fille ferme prudemment la porte derrière elles.)