Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/106

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

GRÉVILLE.

Chic ! elle est épatante, la Grecque-Américaine. Qu’est-ce que vous allez nous danser, mademoiselle ?

ISADORA, (enlevant ses souliers.)

Je vais vous danser le danse que dansaient trois petites femmes grecques sur la route, un jour qu’il faisait biau, et qu’elles étaient amreuses du dieu Bacchous.

GRÉVILLE.

Ah ! je veux voir la petite femme amoureuse du dieu Bacchous, par exemple !

ROLSINI.

Et moi donc !

LAFARGUE.

Et moi !

(Ils se précipitent dans l’atelier. Garzin a écouté silencieusement la conversation en se versant un verre de cognac et en fumant.)
GRÉVILLE, (se rapprochant de Bernier avant de s’en aller dans l’atelier.)

Et puis, ne vous frappez pas !… J’ai eu une amie qui ressemblait à Lolette… vous permettez ce rapprochement ?… et je m’en tirais très bien en lui donnant tous les matins un baiser et le fouet… C’est une méthode trop abandonnée. Ce n’est pas que je vous la conseille… je suis trop bien élevé pour ça… mais ce sont là deux emblèmes de l’amour… et on peut très bien frapper une femme, ne fût-ce qu’avec une fleur !