Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 5, 1922.djvu/292

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CHARLOTTE.

Alors, tu vas être encore gentil, gentil tout plein, et tu vas t’enfermer dans ton cabinet de travail et penser à mes petites bouteilles. Tu sais, tu m’as promis de me composer un parfum pour moi seule.

FÉRIOUL.

Quand j’irai au laboratoire, pas maintenant. Je n’ai pas d’ampoules ni de tubes, ici.

CHARLOTTE.

Ah ! mais, au fait, voilà de quoi t’occuper ! mes livres… Je voudrais que tu mettes à jour mon compte du mois.

FÉRIOUL.

Oui, c’est une idée.

CHARLOTTE.

Et enferme-toi bien, je vais dire qu’on ne fasse pas de bruit. Ne crains rien, je t’avertirai quand il viendra quelqu’un. (Elle ouvre la porte capitonnée du fond de la scène, Férioul entre. Une fois qu’il est entré, elle referme doucement la porte, puis, vite, elle saisit sur un meuble son chapeau. Seule.) Allons ! dépêchons-nous. (À cet instant, on entend sonner dans la maison). Ah ! mon Dieu ! C’est fait ! C’est lui ! Que faire ?… (Elle va à la porte du cabinet de Férioul, pousse le loquet, s’assure qu’il est bien solide puis va à la porte de l’antichambre, l’entr’ouvre et appelle à voix basse.) Qui est là !… Margaridou, qui est là ?