Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 6, 1922.djvu/146

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DE CHARANCE.

Justement, Madame, voilà où je voulais en venir. Dans mon effondrement, moi, je n’ai plus qu’une idée : que notre honneur s’en sorte avec le moins d’atteinte possible. Je vous propose une solution légale, amiable…

FANNY.

Je ne comprends pas, que voulez-vous dire ?…

DE CHARANCE.

C’est très simple. Puisque vous abandonnez, dites-vous, complètement la partie et renoncez à tout espoir, mettons-nous, socialement, en règle. Divorcez ! Quel que soit notre sentiment de tristesse, je crois que ma femme, comme nous, consentirait à sauver l’honneur de la maison et de sa fille. L’union de ma fille à son séducteur ne serait plus qu’une demi-honte, qu’un demi-désespoir.

GASTON.

Mon père a raison.

FANNY.

Vous en avez de bonnes, vous !… Tiens, parbleu, je comprends ça ! Et moi, là-dedans ?…

GASTON.

Mais, Madame, n’est-ce pas vous-même qui, à l’instant, parliez de renoncement ?

FANNY.

Renoncer, oui… mais divorcer au bénéfice de votre fille ?… Ah ! non, par exemple, non, vous n’y pensez pas ! Ça se lit dans les romans, ces choses-là, cher Monsieur. Me voyez-vous… pour le bonheur de celle qui me l’a pris…

DE CHARANCE.

Oh ! bonheur…