Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 9, 1922.djvu/319

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ÉVELINE.

Vous acceptez, en tout cas, de me faire profiter de votre grande expérience et je vous en suis très reconnaissante. Je progresse depuis que vous avez bien voulu vous occuper un peu de nous… Je ne me faisais aucune idée, je l’avoue, et vous l’avez bien vu, de la direction d’un ménage !

FRÉDÉRIQUE.

Je n’ai pas eu de mal à le constater ! Et l’intérieur, pour un homme, c’est presque tout, ma petite.

ÉVELINE.

Maintenant, je suis en train de devenir épatante.

(Le domestique qui avait apporté le sucre s’en va.)
FRÉDÉRIQUE, (souriant.)

Évitez de dire ça devant les domestiques. Ne montrez pas que vous n’avez pas l’habitude.

ÉVELINE.

C’est juste. Comme il y a cinq jours à peine que j’ai un valet de chambre, vous comprenez, je manque d’aplomb. Devant une femme de chambre on a moins à se surveiller.

FRÉDÉRIQUE, (riant.)

Vous êtes un amour !

(Elle regarde à son poignet.)
ÉVELINE.

Vous regardez l’heure ?

FRÉDÉRIQUE.

Oui.

ÉVELINE, (appelle le domestique dans la salle à manger.)

Dites-moi, François ?