Page:Bataille - Théâtre complet, Tome 9, 1922.djvu/62

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MADAME BOUGUET.

Et si, malgré cette faute, qu’il est un esprit trop supérieur pour appeler ainsi, il passait outre… Oui, suppose que je t’apporte la nouvelle ainsi, à brûle-pourpoint, et que je te dise : cela ne dépend plus que de toi… je veux savoir à quoi tu te résoudrais, Edwige… Car, si je m’entremets, je ne veux pas faire un pas de clerc.

EDWIGE.

Eh bien, même dans ce cas, Madame, je dirais non.

MADAME BOUGUET.

Une chance aussi inespérée !… Tu refuserais ? Mais il y a une raison !…

EDWIGE.

Je ne veux pas me marier… De grâce… je désire qu’on ne me parle plus de cela… Le mariage n’entre pas dans mes idées, voilà.

MADAME BOUGUET, (se levant et la regardant avec méfiance.)

Il doit y avoir une raison à un refus aussi catégorique et aussi invraisemblable !

EDWIGE.

Aucune, Madame, que celle-là.

MADAME BOUGUET.

N’importe… Dans ce cas, je regrette d’autant plus ta réponse et ta détermination que, si ce mariage est impossible (et j’aurai fait tous mes efforts pour qu’il se réalise), il faudra que tu nous quittes.

EDWIGE, (tremblante d’émotion subite.)

Que je vous quitte, Madame ? Vous voyez bien !… Mais pourquoi, pourquoi ?