Page:Batteux - La morale d’Epicure, tirée de ses propres écrits.djvu/63

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& de punition, & qu’ils lui réfuſent le repos parfait parce qu’ils n’en trouvent pas le modèle en eux-mêmes[1].

Épicure (qu’il ſoit permis de l’obſerver ici en paſſant) ne s’apperçoit pas qu’il tombe lui-même dans la faute qu’il reproche au vulgaire. Quand il ne peut concevoir le repos & le bonheur parfait de la Divinité, ſans lui ſuppoſer une inaction univerſelle ; n’eſt‑ce point parce qu’il ne peut concevoir un homme gouvernant un grand empire, ſans prendre beaucoup de ſoins & beaucoup de peines ? C’eſt donc par la nature de l’homme, qu’il juge de la nature de Dieu. Mais ſuivons le dans le développement de ſes principes.

Les Dieux ſont heureux, parce qu’ils ſont parfaitement oiſifs ; rien

  1. Lettre à Mén. II. Part. Art. i.