Page:Batteux - La morale d’Epicure, tirée de ses propres écrits.djvu/67

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dans une direction infiniment peu éloignée de la perpendiculaire.

L’eſpace eſt un être eſſentiellement continu & indiviſible, même par la penſée, pénétrable au corps, comme le corps l’eſt à lui ; immuable, parce qu’il eſt infini & continu, mais ſans lequel le corps, ou l’atôme, ſeroit immobile.

On conçoit que de la rencontre & de la combinaiſon de ces atômes, différemment figurez dans l’eſpace, & des parties de l’eſpace différemment figurées par les atômes, ſelon qu’il a plû au hazard de l’ordonner, ſe ſont formez tous les êtres & tous leurs attributs. C’eſt de‑là que viennent le bonheur & l’immortalité des Dieux, les ſenſations, les penſées, les raiſonnemens des hommes, les formes des élémens, les générations des eſpèces, enfin l’ordre de toutes choſes tant au ciel que ſur la terre :