Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/110

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faits pour nous plaire, ils ont besoin du suffrage du cœur aussi-bien que de celui de la raison. Il y a le beau, le parfait idéal de la poësie, de la peinture, de tous les autres arts. On peut concevoir par l’esprit la nature parfaite & sans défaut, de même que Platon a conçu sa république, Xenophon sa monarchie, Ciceron son orateur. Comme cette idée seroit le point fixe de la perfection ; les rangs des ouvrages seroient marqués par le dégré de proximité ou d’éloignement qu’ils auroient avec ce point. Mais s’il étoit nécessaire d’avoir cette idée ; comme il faudroit l’avoir, non seulement pour tous les genres, mais encore pour tous les sujets dans chaque genre ; combien compteroit-on d’Aristarques ? Nous pouvons bien suivre un auteur, ou même courir devant lui dans sa matiere, jusqu’à un certain point.