Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/116

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et cette suite de sentimens que vous avez éprouvés. Faisons encore un pas : tâchons d’approcher de ce beau idéal qui est la loi suprême. Lisons les plus excellens ouvrages dans le même genre. Nous sommes touchés de l’enthousiasme et des emportemens d’Homere, de la sagesse & de la précision de Virgile. Corneille nous a enlevé par sa noblesse, & Racine nous a charmés par sa douceur. Faisons un heureux mélange des qualités uniques de ces grands hommes : nous formerons un modéle idéal supérieur à tout ce qui est ; & ce modéle sera la regle souveraine et infaillible de toutes nos décisions. C’est ainsi que les stoïciens avoient la mesure de la sagesse humaine dans le sage qu’ils imaginoient : & que Juvenal trouvoit les plus grands poëtes, au-dessous de l’idée qu’il avoit conçue de la poësie par un sentiment