Page:Batteux - Les Beaux-Arts réduits à un même principe.djvu/153

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de plus riche, & de plus touchant à des génies presque divins. L’iliade & l’éneïde sont autant les tableaux des nations grecque et romaine, que l’avare de Moliere est celui de l’avarice. & de même que la fable de cette comédie n’est qu’un canevas préparé pour recevoir, avec un certain ordre, quantité de traits véritables pris dans la société : de même aussi la colere d’Achille, & l’établissement d’énée en Italie, ne doivent être considérés que comme la toile d’un grand et magnifique tableau, où on a eu l’art de peindre des mœurs, des usages, des loix, des conseils, etc. Déguisés tantôt en allégories, tantôt en prédictions, quelquefois exposés ouvertement : mais en changeant quelqu’une des circonstances, comme le lieu, le tems, l’acteur, pour rendre la chose plus piquante, et donner au lecteur le plaisir de chercher